Les points délicats des études ES

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La motion "Renforcer les Ecoles supérieures" a été adoptée en 2018 par le Parlement suisse. Maintenant, il s'agit de rédiger en 2019 une proposition de mise en œuvre. Or, une grande question subsiste : que doit-on faire exactement pour renforcer les études ES ? L'ODEC a consulté ses membres.

"L'actuel titre en anglais est totalement inutilisable", "A l'étranger, le titre de technicien est tout au plus assimilé à un apprentissage – un Bachelor professionnel serait préférable", "Un Bachelor professionnel souligne le degré tertiaire d'une formation, sans être une académisation maladroite du niveau ES". Ces déclarations sont tirées d’un bref sondage conduit par l’ODEC en décembre 2018 auprès de ses membres. Ces trois déclarations parmi tant d'autres vont toutes dans le même sens et montrent que les diplômés ES souffrent de leur titre. En particulier, le titre officiel anglais "Advanced Federal Diploma of Higher Education" est mal perçu : 88% des participants à l’enquête estiment que ce titre est inutilisable dans leur contexte professionnel. Mais le titre "Technicien ES" est aussi critiqué : il est dévalorisant, indigne et subalterne. Le titre de technicien remonte à 1971 alors que le monde de l’éducation était très différent. Les résultats de l’enquête montrent clairement que les titres sont très importants dans la perception et l’estimation des professionnels concernés, et qu’ils doivent donc jouer un rôle dans le positionnement du niveau ES.

La lutte pour un blason suisse sur le diplôme ES

Pour les participants à l’enquête, il est tout aussi important que les diplômes ES deviennent des diplômes fédéraux, comme l’auteur de la motion "Renforcer les Ecoles supérieures", la Conseillère d'Etat Anita Fetz, l'avait initialement préconisé. D'ailleurs, toutes les autres certifications officielles de la formation professionnelle suisse portent le blason suisse. Le Parlement a finalement accepté une version modifiée de la motion, version qui ne contient aucune mesure concrète. Renforcer, certes, mais comment ? Cela laisse à penser que le Secrétariat d'Etat responsable SEFRI est "entièrement libre". Evidemment, les filières de formation ES sont en concurrence avec d’autres offres et diplômes de formation formelle de niveau tertiaire. "Chaque association de branche travaille pour elle-même. Les brevets fédéraux comptent plus que les diplômes d'Ecole supérieure", déplore un membre de l'ODEC. De plus, d'autres participants à l'enquête critiquent le fait que le niveau des études ES diffère considérablement d'un prestataire de formation à l'autre. Un standard plus uniforme serait souhaitable.

Notre étude salariale 2019/2020 livrera des résultats intéressants

L'ODEC a déjà entamé des discussions avec les responsables du SEFRI, au sujet du positionnement ES. Les résultats du sondage réalisé en décembre ont servi de baromètre d'opinion. Les questions sur le positionnement du niveau ES constituent également une partie importante de cette étude salariale. Les diplômés ES de toutes les orientations, qu’ils soient membres de l’ODEC ou non, peuvent participer à cette étude intéressante.